Moyen Age – La littérature courtoise

LA LITTERATURE COURTOISE

La littérature courtoise est publiée surtout entre le XIIe et le XIVe siècle. Elle répond à un idéal de société. La courtoisie c’est une attitude morale liée au rang de la noblesse. C’est la vertu, la loyauté, la générosité.
Le modèle courtois a donné naissance à la fin’amor, un amour d’un genre nouveau entre la Dame et le chevalier. Le chevalier va essayer de se dépasser pour mériter sa Dame. Chaque exploit lui est un hommage rendu. En échange, la Dame lui offre amour et protection. C’est un idéal qui met la femme en position forte par rapport à l’homme dans le lien amoureux.

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Le roman courtois

L’auteur le plus connu en termes de romans courtois est Chrétien de Troyes. Auteur du XIIe siècle, il a écrit le Cycle du Graal, une suite de cinq romans traitant de la légende arthurienne et de la quête du Graal, notamment dans le dernier roman, inachevé, de la série.
Le Cycle de Chrétien de Troyes se compose donc de :
Erec et Enide
Cligès
Yvain ou le chevalier au lion
Lancelot ou le chevalier à la charrette
Perceval ou le conte du Graal

Au XIIIe siècle, les auteurs de roman s’émancipent du vers. La prose devient l’outil d’écriture. La taille des romans se trouve soudain démultipliée. D’auteurs inconnus, le Lancelot en prose, la Quête du Saint-Graal et la Mort du Roi Arthur forment un ensemble massif autour des motifs amorcés par Wace et Chrétien de Troyes.

Parmi les romans courtois, on compte aussi Tristan et Iseut dont les fragments les plus importants qui nous sont parvenus sont ceux de Béroul et de Thomas.

Tristan et Yseult buvant le philtre D'après John DUNCAN City of Edinburgh Museums - See more at:

Tristan et Yseult buvant le philtre
D’après John DUNCAN
City of Edinburgh Museums

Les lettres d’Héloïse et Abélard datant du XIIe siècle sont également l’une des pièces courtoises du Moyen Âge les plus célèbres. Cet échange de lettre entre les deux amants est une histoire réelle qui a inspiré des œuvres épistolaires ultérieures, telle la Nouvelle Héloïse de Rousseau.
Mais il y a quelques années à peine [1875] que les titres d’Abélard et d’Héloïse à l’admiration de la postérité ont été mis en lumière ; et ce qui a immortalisé leur souvenir dans les imaginations exaltées, ce sont moins les œuvres qui témoignent de leur génie, que les Lettres qui contiennent l’histoire de leur passion.
[…]
Dès le moyen âge, les lettres d’Abélard et d’Héloïse étaient connues ; l’un des auteurs du Roman de la Rose, Jean de Meung, les avait mises en vers ; le texte même avait été publié au quinzième siècle, d’après un manuscrit latin trouvé dans la bibliothèque de François d’Amboise. Mais c’est du dix-septième siècle que date le zèle déréglé des traducteurs, et c’est Bussy-Rabutin qui parait lui avoir donné l’essor.
Source http://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_d%E2%80%99Ab%C3%A9lard_et_d%E2%80%99H%C3%A9lo%C3%AFse/Texte_entier

Le Roman de la Rose enfin, vers 1200, de Guillaume de Lorris et de Jean de Meung compte parmi les pièces majeures. Ce roman allégorique mêle l’art du symbole et l’art romanesque pour livrer une peinture de l’amour.
Plus d’informations sur cette œuvre sur : http://www.espacefrancais.com/le-roman-de-la-rose/

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La poésie courtoise

La poésie courtoise du Moyen Age est chantée par les troubadours. Elle est dit lyrique au sens premier du terme, c’est-à-dire qu’elle est chantée.
Les poètes peuvent être de grands seigneurs, tels Guillaume IX de Poitiers ou Raimbaud d’Orange, ou des hommes de plus basse condition, tel Cercamon.

Les poètes courtois les plus célèbres sont Adam de la Halle et Guillaume de Poitiers (1071-1127).
Cet art était accessible aux femmes. Elles composaient des chansons de toile, des pastourelles et des lais sur le thème de la courtoisie.

Marie de France (1154-1189) est certainement la plus connue de ces femmes poètes. Son oeuvre des Lais s’est imposée dans la postérité. Le lai, tel qu’il est pratiqué par cet auteur est une forme lyrique de récit romanesque emprunté à la matière de Bretagne. Ils plaisaient beaucoup et exaltaient un sentiment tendre et mélancolique.

Extrait du lai du Chèvrefeuille :

Ceo li dïent qu’il unt oï
Que li barun erent bani,
A Tintagel deivent venir,
Li reis i veolt sa curt tenir,
A pentecuste i serunt tuit;
Mut i avra joie e deduit,
E la reïnë i sera.
Tristram l’oï, mut se haita:
Ele ne purrat mie aler
K’il ne la veie trespasser.
Le jur que li rei fu meüz,
E Tristram est al bois venuz
Sur le chemin quë il saveit
Que la rute passer deveit,
Une codre trencha par mi,
Tute quarreie la fendi.
Quant il ad paré le bastun,
De sun cutel escrit sun nun.

Sources :

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A propos eleonorecotton

Eléonore Cotton est la gardienne de ce site. Le Havre de Pensée & Mots, c'est le croisement de ses études de Lettres Modernes et de ses goûts personnels en un mélange éclectique, mais représentatif de cette lectrice qui navigue sur plusieurs océans littéraires. Eternelle rêveuse, il lui arrive d'écrire de temps en temps...
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