Exposé : Le message du Traité sur la Tolérance de Voltaire

« Ou les juges de Toulouse, entraînés par le fanatisme de la populace, ont fait rouer un père de famille innocent, ce qui est sans exemple ; ou ce père de famille et sa femme ont étranglé leur fils aîné, aidés dans ce parricide par un autre fils et par un ami, ce qui n’est pas dans la nature. Dans l’un ou l’autre cas, l’abus de la religion la plus sainte a produit un grand crime. Il est donc de l’intérêt du genre humain d’examiner si la religion doit être charitable ou barbare. »

(Traité sur la Tolérance, 1763, Fin du Chapitre premier « Histoire abrégée de la mort de Jean Calas »)

Le Traité sur la Tolérance est écrit par Voltaire à la suite de l’affaire Calas. Le philosophe lutte pour l’indulgence, la tolérance universelle, la fin des massacres et des exécutions injustes. Ce message se compose de nombreux chapitres qui ont pour but d’éclairer le lecteur sur les situations d’injustice.

J’ai choisi de m’intéresser de près au Traité sur la Tolérance parce que je trouve son message intéressant et important. L’envie de le creuser m’est donc venue. Le petit exposé que je vais vous proposer sur cet ouvrage est fait en dehors de mes cours à l’université, sans encadrement de la part d’un professeur spécialiste dans le domaine. Je ne vous garantis pas que tout ce qui y est exprimé soit juste, mais je ferai de mon mieux pour ne pas dire d’incohérences. Le fait d’argumenter mon propos devrait limiter les erreurs. Néanmoins vous avez le droit de ne pas accepter ma manière de concevoir l’œuvre. Je suis ouverte à toute discussion sur ce fait.

Plan de l’exposé : Le message du Traité sur la Tolérance de Voltaire

1) Pourquoi et comment le Traité se place-t-il en faveur de la tolérance ?
2) Ce que doit être et ce que permet la tolérance.
3) Le service de la critique et de la dénonciation de l’intolérance et du fanatisme dans la présentation de la tolérance.

Exposé : Le message du Traité sur la Tolérance de Voltaire

Comme son nom l’indique, le Traité sur la Tolérance parle de la tolérance. Jusque là tout le monde avait deviné ! Seulement on peut se demander pourquoi ce traité a été écrit et sous quelles formes il délivre son message.
Comme indiqué en début d’introduction, cet écrit vient à la suite de l’affaire Calas, une affaire de pure intolérance pour Voltaire qui n’a pas pu rester sans écrire pour exprimer sa pensée. Il l’a fait en deux chapitres sur l’affaire Calas même, avant d’élargir la réflexion à l’idée de tolérance. Pour résoudre les questions du pourquoi et du comment de ce traité sur la tolérance, je propose trois axes de réflexion :

1) Pourquoi et comment le traité se place-t-il en faveur de la tolérance ?
2) Ce que doit-être et ce que permet la tolérance.
3) Le service de la critique et de la dénonciation de l’intolérance et du fanatisme dans la présentation de la tolérance.

NB : La pagination des exemples de l’exposé se fait dans l’édition folio 2€ de l’œuvre.

1) Pourquoi et comment le Traité se place-t-il en faveur de la tolérance ?

A la lecture de ce traité, de nombreux éléments viennent justifier le fait que la tolérance doit être défendue. L’argument majeur de Voltaire dans la défense de la tolérance est celui qui dénonce l’intolérance comme un instrument de massacre vis-à-vis de l’humanité. Voltaire ne rechigne pas à exposer les conséquences sanglantes de l’intolérance dans ce traité. En préambule de tous les exemples de son traité, il écrit dans le chapitre II intitulé « Conséquences du supplice de Jean Calas » le but de sa motivation : « Peut-être un tableau raccourci et fidèle de tant de calamités ouvrira les yeux de quelques personnes peu instruites, et touchera les cœurs bien faits. » (page 25) Le tableau des calamités concerne les « guerres et [les] horreurs que les querelles de la réforme ont excitées » (page 25), en France. Ce sera là la première exploitation de l’auteur dans le chapitre III. Les querelles entre religions sont la majeure partie des exemples à venir dans le Traité. Pour en revenir à la citation, Voltaire termine son chapitre II en mentionnant la possibilité d’ouvrir « les yeux » des âmes « peu instruites » et des « cœurs bien faits ». Je pense que le fait de désigner une partie de ses lecteurs comme étant « peu instruits » signifie que Voltaire destine son traité à un large public et pas seulement aux hautes sphères de la société lettrée française. Il y a un désir de plaidoyer universel dans cette œuvre. De même, les « cœurs bien faits » sont ceux qui sont sensibles aux méfaits de l’intolérance et qui peuvent être atteints par le message de Voltaire. Une condition est donc à remplir pour être réceptif au message : avoir l’esprit ouvert et être sensible à ce qui est décrit. Le traité s’ouvre à l’idée de tolérance et à un public qui se veut le plus large possible.

Si Voltaire écrit ce traité dans le but d’en faire un plaidoyer universel, c’est pour faire circuler un message important. C’est le message de la tolérance. Il se garde de ses détracteurs avec la remarque suivante page 28 : « Il y a des gens qui prétendent que l’humanité, l’indulgence, et la liberté de conscience, sont des choses horribles ; mais en bonne foi, auraient-elle produit des calamités comparables ? » dit-il en parlant de « cruauté », du « supplice de mille hérétiques » et du « massacre du Vassy » et de « la Saint-Barthélemy » dans le paragraphe précédent. Une fois encore le but de ce message est de dépasser cette cruauté et cette violence. L’opposition de cette intolérance violente à la paix de la tolérance est la constante de l’œuvre. Ce qui est intéressant dans la citation ci-dessus, c’est que les composantes de la tolérance sont citées. Elle doit être faite « d’humanité », « d’indulgence » et de « liberté de conscience ». Voltaire nous met sur une piste de définition de la tolérance. L’auteur se place en faveur de cette tolérance car il ne peut en ressortir qu’un grand bien, la fin des calamités que son contraire a provoqué. Mais cette position est aussi logique vis-à-vis de son engagement philosophique. Les idées d’humanité, que l’on peut associer à la reconnaissance de l’individu, de son être et de sa faculté d’exister ; d’indulgence, que l’on peut associer à la faculté de peser avec raison les intérêts qu’il y a à cohabiter ensemble et non à se déchirer et donc à laisser l’autre faire ce qu’il lui plait tant que cela n’affecte pas la santé du corps de la société ; et de liberté de conscience, que l’on peut associer au message des Lumières, que Kant résumera dans la formule « sapere aude » (« ose penser par toi-même » de l’Opuscule : Qu’est ce que les Lumières, plus d’informations disponibles sur cet ouvrage en cliquant ici), en 1784, qui signifie le besoin de s’émanciper des chaînes de ceux qui pensent à la place des autres (le pouvoir, l’Eglise, etc.) ; toutes ces composantes sont des lignes de conduite pour la philosophie du XVIIIe siècle.
Cette invitation à la tolérance est donc à la fois ce plaidoyer universel pour la tolérance à l’usage des âmes du peuple, mais aussi un message éminemment philosophique à l’usage de ceux qui y sont sensibles. Ce traité a pour but de passer un message pour deux destinataires différents. Il existe une troisième dimension à l’écriture de ce message.

Le traité est aussi bien destiné au peuple qu’aux têtes couronnées qui sont invitées à peser les mots de ce recueil. Dans le premier cas le but est de convaincre la masse du peuple de la paix et du bien être qu’ils trouveraient à accepter et à appliquer la tolérance. Dans le second cas, Voltaire espère convaincre les grands des avantages et des bienfaits que la tolérance apporterait à leur Etat. Prouver l’existence de ce nouveau message est possible grâce à des passages du chapitre IV intitulé « Si la tolérance est dangereuse, et chez quels peuples elle est permise » : « J’oserais prendre la liberté d’inviter ceux qui sont à la tête du gouvernement, et ceux qui sont destinés aux grandes places, à vouloir bien examiner mûrement si l’on doit craindre en effet que la douceur produise les mêmes révoltes que la cruauté a fait naître ; si ce qui est arrivé dans certaines circonstances doit arriver dans d’autres ; si les temps, l’opinion, les mœurs, sont toujours les mêmes. » (page 29). La première partie de la citation est une adresse aux grands, aux têtes couronnées et à ceux qui ont en main les rênes de l’appareil étatique. La seconde partie est une demande, il leur demande de réfléchir. C’est en cela que ce troisième destinataire du traité est défini. Voltaire leur expose une foule d’arguments qui pourraient être résumés par cette phrase : « Ne cherchez point à gêner les cœurs, et tous les cœurs seront à vous. » (page 32) L’auteur met en avant un avantage qui devrait séduire tout pouvoir : « avoir tous les cœurs », c’est-à-dire s’assurer la fidélité de tous les sujets pour un roi. Ce pourrait être une vision utopique de la part de l’auteur et pourrait être ressenti comme tel par les lecteurs concernés. Mais l’auteur cherche vraiment à appuyer cet argument. Pages 32, 33, 34 et 35, il décrit des exemples de cohabitations fructueuses de convictions différentes sous le jour de la tolérance. Il achève sur cette note de bien suprême pour l’Etat par une remarque antithétique : « Enfin cette tolérance n’a jamais excité de guerre civile ; l’intolérance a couvert la terre de carnage. » (page 35). En marquant l’opposition paix/carnage, Voltaire délimite les conséquences de l’application de l’une ou l’autre idéologie. L’intolérance est source de guerre civile, qui du point de vue de la société est contre-productive, c’est une perte humaine, une perte d’énergie. Si l’on rejoint cette remarque finale dans l’introduction du positionnement de l’œuvre à l’usage des autres destinataires, d’un point de vue philosophique le carnage est contraire aux principes des Lumières, et du point de vue du peuple, ce sont autant de massacres et de souffrances inutiles.

Pourquoi et comment le traité sur la tolérance se place-t-il en faveur de la tolérance ?
Le traité se place en faveur de la tolérance parce que c’est l’idéologie qui permettrait de limiter nombre de violence et de massacres. L’auteur ne lésine pas sur les exemples afin de prôner la tolérance. Ces points seront développés et nuancés ultérieurement mais dans ces quatre premiers chapitres de l’œuvre, cette notion est évidente.
Cette tolérance est un message universel à l’adresse de trois grands destinataires qui sont concernés par l’idée de tolérance. Le premier est le peuple, celui qui est « peu instruit » et dont les « cœurs sont bien faits ». Le message est mis à sa hauteur, il le concerne directement parce qu’il est souvent la première victime et le premier instrument des idées de l’intolérance. Il gagnerait en paix à se détourner d’elle et à embrasser la tolérance. Le second est le destinataire ouvert aux idées philosophiques. La tolérance est définie par Voltaire selon trois grands principes des Lumières : « l’indulgence », « l’humanité » et « la liberté de conscience ». Suivre la tolérance c’est suivre cette idéologie éclairée qui est l’invitation de toute une génération de philosophes. Le troisième destinataire est l’ensemble des grands de ce monde. Voltaire leur indique les avantages qu’ils auraient à suivre la tolérance plutôt que l’intolérance. Il s’agit du bien-être du royaume, de l’Etat.
C’est en s’adressant à ces trois niveaux différents que Voltaire fait de son œuvre un message universel.

2) Ce que doit-être et ce que permet la tolérance.

Il est possible de relever des éléments dans l’argumentation de Voltaire qui donnent une définition de ce qu’est la tolérance et de ce qu’elle doit permettre. Parmi tous ces éléments, j’ai trouvé trois grands éléments de définition et deux grands éléments sur les conséquences de l’usage de la tolérance. Il y en a certainement d’autres mais j’ai choisi d’exposer ceux là.

La tolérance est avant tout le fruit de la raison. Dans le chapitre V « Comment la tolérance peut être admise » Voltaire dénonce le fanatisme et ses conséquences. Il assimile cette façon de penser et de se comporter à une « maladie de l’esprit ». A cette « maladie de l’esprit » il propose de substituer la raison qui permettrait de sortir de ces travers et d’accéder à « l’indulgence », à « la vertu ». C’est par la raison que l’on accède à la tolérance dit alors Voltaire. C’est en cela que je présente ici la tolérance comme fruit de la raison. Voici la citation du passage qui m’a permis de bâtir cette courte réflexion : « Le grand moyen de diminuer le nombre des maniaques*, s’il en reste, est d’abandonner cette maladie de l’esprit au régime de la raison, qui éclaire lentement, mais infailliblement, les hommes. Cette raison est douce, elle est humaine, elle inspire l’indulgence, elle étouffe la discorde, elle affermit la vertu, elle rend aimable à l’obéissance des lois, plus encore que la force ne les maintient. » (page 37)
*maniaques = fanatiques
Il est possible de remarquer que la fin de cette citation annonce un des éléments que je développerai dans les points qui concernent ce que permet la tolérance, il s’agit de l’intérêt de la tolérance dans la stabilité d’un royaume. C’est bien sûr une remarque s’adresse à la catégorie de destinataires représentée par les princes et les grands de ce monde. D’ailleurs ce chapitre V commence avec une adresse à cette catégorie de personnes.

En deuxième élément de définition, l’auteur nous présent la tolérance en tant que droit naturel et humain. Un droit naturel « est celui que la nature indique à tous les hommes. » (page 40). Dans le chapitre VI traitant de cet élément de définition, on trouve une citation qui résume l’étendue de ce droit : « Ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fis. » (page 40) Comment cela entre-t-il dans la notion de tolérance ? Eh bien si j’étends cette remarque aux différents exemples de violences que l’on trouve dans l’œuvre et qui sont le résultat d’une profonde intolérance, cette remarque invite à regarder tout cela d’un autre œil… L’intolérant massacre son voisin parce qu’il ne pense pas comme lui, mais aimerait-il que ce voisin le massacre pour les mêmes raisons ? Non. C’est en cela que je perçois cette tolérance sous forme de droit naturel et humain. Dans le chapitre VI, Voltaire suit ce même chemin de raisonnement et le rend le non respect du droit naturel à la tolérance plus absurde encore que ma propre conclusion. Il ne voit pas pourquoi un homme dirait à un autre : « Crois, ou je t’abhorre ; crois ou je te ferai tout le mal que je pourrai […] » (page 40) Il se pourrait que l’autre lui dise et l’exécute également. Il compare cette manière de raisonner au « droit des tigres », c’est-à-dire à un droit bestial, irréfléchi qui conduirait à un entre-dévorement entre toutes les civilisations de la Terre pour une simple question de « paragraphes » – les textes religieux. La tolérance est un droit naturel qui promet la sauvegarde.
Voltaire poursuit dans l’idée de la tolérance en tant que droit mais cette fois-ci en tant que droit reconnu par l’appareil étatique et non plus comme un droit naturel qui devrait être reconnu par tous. Son exemple est celui des romains. « Y-a-t-il un plus grand exemple que la tolérance était regardée par les Romains comme la loi la plus sacrée du droit des gens ? » (page 46, chapitre VIII). Il défend l’importance de ce droit en le prônant comme étant l’une des causes de la grandeur de l’empire romain, de sa solidité et de sa stabilité pendant de nombreux siècles. Il fait du César un personnage de sagesse à cet égard.
Page 90, cette tolérance, citée sous le couvert du mot « indulgence » qui en est le synonyme dans ce traité, est comparée à un « devoir sacré ». Voltaire glisse de la notion de droit naturel, à celle de droit civil pour aboutir à une idée de devoir. L’auteur bâtit toute une dimension juridique dans la définition de la tolérance.

« Pour être heureux dans celle-ci [cette vie], autant que le permet la misère de notre nature, que faut-il ? être indulgent. » (page 108)
En troisième élément de définition, Voltaire admet la tolérance – l’indulgence – comme accès au bonheur.

Les éléments de cette définition affirment deux grands buts à l’idée de tolérance. Le premier est l’idée de cohabitation entre individus, entre peuples qui permet le bon fonctionnement de la société, le second est l’idée de la sauvegarde des intérêts du prince.

En ce qui concerne la cohabitation par la tolérance, page 30, dans le chapitre IV on trouve l’affirmation suivante : « La fureur qu’inspirent l’esprit dogmatique et l’abus de la religion chrétienne mal entendue a répandu autant de sang, a produit autant de désastres, en Allemagne, en Angleterre, et même en Hollande, qu’en France : cependant aujourd’hui la différence des religions ne cause aucun trouble dans ces Etats ; le juif, le catholique, le grec, le luthérien, le calviniste, l’anabaptiste, le socinien, le mennonite, le morave, et tant d’autres, vivent en frères dans ces contrées, et contribuent également au bien de la société. » L’auteur commence par exposer les causes religieuses qui ont « répandu le sang ». Il s’agit là de fanatisme, d’un abus lié à l’intolérance. Suite à cela il y a énumération de pays concernés par ces abus. Mais cette logique est reléguée au rang du passé avec l’opposition d’un constat présent : « aujourd’hui ». On nous explique que les systèmes de croyances cohabitent désormais dans ces pays en nombre considérable, neufs sont cités et la liste n’est pas exhaustive. Les membres de ces communautés différentes « vivent en frères » c’est-à-dire qu’ils se tolèrent les uns les autres, ne cherchent plus à verser le sang de l’autre pour un différent entre les dogmes de leur confession. La tolérance est explicitement liée « au bien de la société ». Dans un climat de tolérance, il apparaît nécessairement que les hommes et les femmes œuvrent pour la société. Chacun effectue ce qu’il a à faire et permet de faire fonctionner le système. Alors que les troubles, les guerres, les massacres au nom de l’intolérance, de la religion perturbaient le fonctionnement de la société, la privaient d’un nombre d’individus qui auraient contribués à la faire fonctionner, la privaient de la constance qui permet son plein épanouissement. Cette cohabitation est étayée d’exemples précis par Voltaire. Dans le chapitre VII « Si l’intolérance a été connue des Grecs » Voltaire décrit l’idée de tolérance chez les Grecs. Il expose le mélange des croyances possibles, allant jusqu’à montrer que pour Alexandre « Zeus » était « Ammon » chez les Egyptiens et « Jupiter » chez les romains. Passé cette extrémité, il s’intéresse alors à un mélange moins homogène qui traduit bien plus le sentiment de cohabitation que d’acception totale entre les différentes croyances page 43 : « ils n’avait qu’un culte, mais ils permettaient une foule de systèmes particuliers. » C’est ainsi que sont présenté les « religieux » côtoyant des « épicuriens » et toutes les autres « sectes » [sectes au sens de groupe partageant la même croyance et non dans le sens péjoratif que nous connaissons aujourd’hui] qui étaient tolérées. Page 45, ce chapitre arrive à son terme et l’avant-dernier paragraphe se conclue de la manière suivante : « Y a-t-il une plus forte preuve non seulement d’indulgence pour toutes les nations, mais encore de respect pour leurs cultes ? » Cette indulgence, ce mélange de croyances différentes dans la société n’a pas empêchée la nation grecque de rayonner sur le monde antique. Il en sera de même pour l’exemple des romains dans le chapitre suivant. Pour conclure sur ce point, revenons à une remarque de la page 32, Voltaire introduit une réflexion sur les nations du monde de la manière suivante : « Le Grand Seigneur gouverne en paix vingt peuples de différentes religions… » L’intérêt de cette remarque dans le cadre de la visée de la tolérance dans l’idée de cohabitation c’est que Voltaire nous donne un ensemble mondial pour un Seigneur qui gouverne en « paix ». Peu importe le fait qu’il y ait véritable un fameux « Grand Seigneur » ou autre, ce qu’il faut retenir c’est l’idée de paix appliquée à toutes les nations. La tolérance doit permettre la cohabitation pour qu’enfin ces « vingt nations » vivent en paix.

En ce qui concerne l’idée de la tolérance qui sauvegarderait les intérêts du prince, ceci est présent dans le chapitre V, page 36. « J’ose supposer qu’un ministre éclairé et magnanime, un prélat humain et sage, un prince qui sait que son intérêt consiste dans le grand nombre de ses sujets, et sa gloire dans leur bonheur, daigne jeter les yeux sur cet écrit informe et défectueux ; il y supplée par ses propres lumières ; il se dit à lui-même : Que risquerai-je à voir la terre cultivée et ornée par plus de mains laborieuses, les tribus augmentés, l’Etat plus florissant ? » Très explicitement, Voltaire présente l’intérêt qu’aurait le Prince à faire valoir la tolérance. Comme expliqué plus avant, la tolérance induit l’idée de paix, de cohabitation. La cessation des massacres permet d’épargner des vies. Ces vies sont présentées à travers des expressions comme « le grand nombre de ses sujets », « plus de mains laborieuses » qui permettent de faire plus que ne le pourrait l’Etat si les vies étaient en partie supprimées. Cet excédent de « mains laborieuses » fait le « bien de la société » pour reprendre une expression de la partie précédente. Ici il est question de « tribus augmentés », d’un « Etat florissant ». Voltaire appâte le destinataire princier en lui présentant les deux buts de son existence sous le jour de la tolérance. Sous un régime où la tolérance est prônée en droit et/ou en devoir, son intérêt est assuré ainsi que sa gloire ; gloire qui repose sur le « bonheur » des sujets, bonheur étant lui-même une composante de la définition du mot tolérance exprimée dans les paragraphes ci-dessus. Le prince a tout à gagner en imposant un idéal de tolérance.

Ce que doit être et ce que permet la tolérance ?
La tolérance est définie sous le couvert de trois grandes idées dans ce traité. C’est tout d’abord un fruit de la raison, le remède à la maladie que serait le fanatisme qui provoque l’instabilité de l’Etat. Puis la tolérance est décrite sous un jour juridique. C’est un droit naturel, quelque chose qui doit exister naturellement entre les êtres-humains. Puis elle doit devenir un droit civil, établi par le prince pour le bien de la société. Puis ce droit peut apparaître en devoir auprès du peuple. Le peuple doit être conscient que la tolérance est exercée pour son bien et l’exercer spontanément à son tour. Enfin, la tolérance c’est la source du bonheur, la paix et l’âge florissant d’une société.
Ce que permettent ces trois éléments de définition est assez court à résumer : la paix, la cohabitation entre êtres-humains, l’économie [économie dans le sens actuel] des vies et le développement de l’Etat. Le prince quant à lui y trouve le pouvoir et la gloire car un peuple florissant et en bonne santé forme une société puissante sur laquelle règne il peut régner.

3) Le service de la critique et de la dénonciation de l’intolérance et du fanatisme dans la présentation de la tolérance.

Dans ce troisième temps, il sera question de la place de l’intolérance dans le traité. Voltaire a une manière particulière de décrire l’intolérance à travers des exemples. A partir de ces exemples il est possible de dresser une définition négative de l’intolérance dont chaque point forme un contraste avec l’idée de tolérance. Les critiques et la dénonciation de l’intolérance par Voltaire sont une manière de mettre en valeur en valeur la tolérance et de pousser le lecteur à aller vers elle.

La critique qui revient le plus souvent est celle qui place la tolérance comme source de violences. Page 27 on trouve un des premiers exemples de ce fait : « … un grand feu était allumé sous eux, on les y plongeait, et on les relevait alternativement : ils éprouvaient les tourments et la mort par degrés, jusqu’à ce qu’ils expiassent par le plus long et le plus affreux supplice que jamais ait inventé la barbarie. » Les êtres humains soumis à cette torture ont été condamnés parce qu’ils « niaient le purgatoire » (page 27). La différence de conception religieuse n’étant pas acceptée, l’un des partis opte pour l’extermination de l’autre parti. C’est cette extrémité fanatique que dénonce Voltaire. En mettant en avant cette horreur, il appelle à la tolérance. Je pourrais m’attarder sur toute une liste de ce genre d’exemples, mais je pense que celui là suffit à exprimer le fait que Voltaire met en avant des horreurs, des massacres pour prouver à son lecteur que l’intolérance est inhumaine et qu’il faut aller vers la tolérance.
Page 92, on a affaire à une autre sorte de violence issue de l’intolérance. C’est le chapitre XVI « Dialogue entre un mourant et un homme qui se porte bien ». Le titre en lui-même est intriguant et oppose deux conditions, le mourant, un être faible, aux portes de la mort et l’homme qui se porte bien qui a la vie devant lui. Dans cette petite fiction, l’homme qui se porte bien est appelé « Le barbare ». Il afflige « Le mourant » de son envie de le convertir à une autre foi. Le mourant souhaite la paix mais l’autre le tourmente malgré son dédain pour la conversion. Jusqu’à son dernier souffle il subira la violence de ce prosélytisme. [Parallèle possible à faire avec « Dialogue entre un prêtre et un moribond » de Sade en 1782 : informations supllémentaires disponibles en cliquant ici] Le vivant n’a pas su respecter la paix du mourant en voulant absolument que l’autre porte la même foi que lui. C’est une atteinte à la dignité humaine que Voltaire souhaite mettre en avant.
Dans le chapitre suivant : « Lettre écrite au jésuite Le Tellier, par un bénéficiaire, le 6 mai 1714 », Voltaire rassemble la violence de notre premier exemple à celle du deuxième. On a affaire à un homme d’Eglise qui écrit à un jésuite pour lui proposer un moyen de se débarrasser des hérétiques. Sa méthode s’apparente plus à de l’extermination qu’à autre chose : « 1° Il est aisé d’attraper en un jour tous les prédicants et de les pendre tous à la fois dans une même place, non seulement pour l’édification publique, mais pour la beauté du spectacle. 2° Je ferais assassiner dans leur lit tous les pères et les mères, parce que si on les tuait dans les rues, cela pourrait causer du tumulte ; plusieurs même pourraient se sauver, ce qu’il faut éviter sur toute chose. » (page 94) C’est à la fois le triomphe du massacre par l’intolérance et le triomphe de l’atteinte à la dignité parce qu’on ne tolère pas que l’autre puisse penser autre chose. Je ne sais pas si cette lettre est fictive ou non, mais elle constitue tout de même une pièce dans les exemples qui amènent le lecteur à considérer l’intolérance comme une façon d’agir négative ; tout ceci en contraste de la tolérance qui apparaît comme la meilleure manière d’agir.

L’intolérance apparaît comme éminemment négative par le fait qu’elle n’est ni un droit humain, ni un droit divin. Voltaire exprime cette idée de diverses manières dans le traité.
La question du droit humain est abordée page 40-41 et nous y trouvons la remarque suivante sur l’intolérance : « Le droit de l’intolérance est donc absurde et barbare : c’est le droit des tigres, et il est bien horrible, car les tigres ne déchirent que pour manger, et nous nous sommes exterminés pour des paragraphes. » L’intolérance est donc bel et bien bannie d’une idée de droit quelconque. Cette notion est associée à la violence et assimilé à un sentiment bestial qui vient des « tigres ». L’intolérance est déshumanisée et proscrite par l’idée philosophique qui va vers l’humain. C’est une mise en valeur de son contraire, le droit à la tolérance.
L’idée que l’intolérance n’est pas plus un droit divin s’illustre page 77 en conclusion du chapitre XII qui s’intitule « Si l’intolérance fut de droit divin dans le judaïsme, et si elle fut toujours mise en pratique ». Après une longue réflexion de plusieurs pages, Voltaire fait la remarque suivante qui résume bien l’idée qu’il veut transmettre dans ce chapitre : « L’Ecriture nous apprend donc que non seulement Dieu tolérait tous les autres peuples ; mais qu’il en avait un soin paternel : et nous osons être intolérants ! » L’exclamation qui marque la fin de cette citation donne un ton particulier au discours : c’est de l’indignation. Indignation envers le comportement humain qui va à l’encontre de l’exemple des Ecritures, c’est-à-dire l’Ancien Testament pour la culture judaïque et le Nouveau Testament pour les chrétiens si on le prend dans tous les sens possibles. Ces Ecritures étant considérées comme le message de Dieu, ne pas le respecter est une faute grave du point de vue de la foi. Les fanatiques qui massacrent les autres confessions pour la leur ne respectent pas leur propre foi. Ils sont donc contradictoires. Voltaire fait apparaître l’intolérance comme une contradiction envers le message de Dieu. C’est en cela que ce n’est pas un droit divin.
Page 69, l’auteur écrit : « Ce sont là d’étranges titres pour la gloire éternelle. » en parlant de massacres perpétrés par des fanatiques. C’est encore un soulèvement de la contradiction qui existe entre l’intolérance et le message d’amour de la religion et du salut. Voltaire tient à marquer cela tout au long de l’œuvre. Cette dimension du message s’adresse, selon moi, au destinataire formé par le peuple qui est prompt à suivre les embrasements de la conscience de ceux qui prônent l’intolérance. Car au final c’est le peuple qui est l’instrument de l’intolérance. Dans le résumé de l’affaire Calas (premier chapitre), Voltaire exprime le fait qu’au cri d’un seul homme contre le père, toute la ville s’est empressée de le clamer coupable. L’intolérance s’est soulevée de la sorte. C’est le souvenir de cette description qui m’amène à conclure ainsi l’idée du message religieux.

Il y a un chapitre qu’il serait intéressant de regarder en détail. C’est le chapitre XV, page 88, « Témoignages contre l’intolérance ». C’est une suite de citations issues de nombreux ouvrages écrits par des penseurs tels que les Pères de l’Eglise ou par des membres du clergé qui ont eu de l’influence en leur temps. Ces citations s’élèvent toutes contre l’intolérance, contre la violence qu’elle fait naître et l’illogique de sa cause religieuse. Néanmoins je ne regarderai pas ce chapitre en détail. Je tiens juste à donner quelques exemples de ces citations, vous les pèserez vous-mêmes vis-à-vis du problème de la critique de l’intolérance :
« C’est une exécrable hérésie de vouloir attirer par la force, par les coups, par les emprisonnements, ceux qu’on n’a pu convaincre par la raison. (Saint Athanase, liv. Ier.)
Rien n’est plus contraire à la religion que la contrainte. (Saint Justin, martyr, liv. V.)
Persécuterons-nous ceux que Dieu tolère ? dit saint Augustin, avant que sa querelle avec les donatistes l’eût rendu trop sévère.
[…]
Accordez à tous la tolérance civile. (Fénelon, archevêque de Cambrai, au duc de Bourgogne.)
[…]
La violence peut faire des hypocrites ; on ne persuade point quand on fait retentir partout des menaces. (Tillemont, Histoire ecclésiastique, t. VI.)
[…] »

Le dernier point qui sera abordé dans la critique de l’intolérance énoncée par Voltaire est celui qui place l’intolérance comme une chose du passé, une chose qui ne devrait plus être au présent. Le chapitre IV retrace tous les excès passé par rapport à l’époque de Voltaire et en fait quelque chose de révolu par la remarque suivante : « et l’esprit humain, au réveil de son ivresse, s’est étonné des excès où l’avait emporté le fanatisme. » (page 31). Le réveil induit le passage d’un état à un autre. Un état de sommeil, quelque chose de plutôt négatif qui va dans le sens d’aveuglement, à un état positif, un réveil qui permet de penser ce qui se passe et d’agir en conséquence. L’esprit étonné des choses qu’il a faite pourra choisir de ne plus les reproduire maintenant qu’il en a conscience. C’est une partie du message philosophique du traité.
L’intolérance est présentée comme un paradoxe temporel. Chapitre XI « Abus de l’intolérance », Voltaire nous présente le fait suivant : à certaines époques on a cru comme cela et aujourd’hui on croit d’une autre manière. Peut-on condamner ceux qui croient encore comme par le passé alors que nous avons cru de cette manière là pendant des siècles ? Sa réponse est non. Il fait de l’intolérance une absurdité temporelle. S’il fallait punir les gens pour leur manière de penser, il aurait fallu nous punir pour cette même manière de penser, avant.

En défaveur de l’intolérance ?
L’intolérance est présentée de manière négative par trois approches différentes. Elle est une source de violence physique et morale qui porte atteinte à la dignité humaine. Puis elle est un comportement contraire à la parole de Dieu – pour reprendre l’exemple de Voltaire. Ce n’est pas un droit divin que chacun pourrait appliquer. Enfin l’intolérance est une absurdité temporelle, on ne peut pas condamner les choses qui étaient justes avant parce que maintenant on pense autrement. De plus, c’est une chose du passé, elle ne doit pas empiéter sur le temps présent, un temps de raison et de philosophie qui doit éclairer l’âme et amener la paix.
Toutes ces présentations de l’intolérance n’ont qu’un objectif : provoquer un renversement des comportements intolérants en tolérance. Les lecteurs doivent abhorrer cette façon de penser et aller vers la tolérance qui est présentée de manière séduisante et juste en parallèle. La construction de ce parallèle incarne l’une des forces de persuasion du recueil. C’est ainsi que Voltaire compte convaincre ses lecteurs, ses trois destinataires : le peuple, le prince et le philosophe qui incarnent la société.

Conclusion générale :

Le but de cet exposé a été de décrypter la forme du message de Voltaire dans le Traité sur la Tolérance.
Trois étapes ont jalonné ce parcours. La première était de déterminer pourquoi et comment le traité se place en faveur de la tolérance. La seconde était de s’intéresser à la définition de la tolérance selon Voltaire. La troisième était de voir comment la construction négative d’une image de l’intolérance poussait à aller vers la tolérance.

Le traité se place en faveur de la tolérance parce que c’est l’idéologie qui permettrait de limiter nombre de violence et de massacres.
Cette tolérance est un message universel à l’adresse de trois grands destinataires qui sont concernés par l’idée. Le premier est le peuple, celui qui est « peu instruit » et dont les « cœurs sont bien faits ». Le message est mis à sa hauteur, il le concerne directement parce qu’il est souvent la première victime et le premier instrument des idées de l’intolérance. Il gagnerait en paix à se détourner d’elle et à embrasser la tolérance. Le second est le destinataire ouvert aux idées philosophiques. La tolérance est définie par Voltaire selon trois grands principes des Lumières : « l’indulgence », « l’humanité » et « la liberté de conscience ». Suivre la tolérance c’est suivre cette idéologie éclairée qui est l’invitation de toute une génération de philosophes. Le troisième destinataire est l’ensemble des grands de ce monde. Voltaire leur indique les avantages qu’ils auraient à suivre la tolérance plutôt que l’intolérance. Il s’agit du bien-être du royaume, de l’Etat.
C’est en s’adressant à ces trois niveaux différents que Voltaire fait de son œuvre un message universel.

La tolérance est définie par trois grandes idées dans ce traité. C’est tout d’abord un fruit de la raison, le remède à la maladie que serait le fanatisme qui provoque l’instabilité de l’Etat. Puis la tolérance est décrite sous un jour juridique. C’est un droit naturel, quelque chose qui doit exister naturellement entre les êtres-humains. Puis elle doit devenir un droit civil, établi par le prince pour le bien de la société. Puis ce droit peut apparaître sous forme de devoir auprès du peuple. Le peuple doit être conscient que la tolérance est exercée pour son bien et l’exercer spontanément à son tour. Enfin, la tolérance c’est la source du bonheur, la paix et l’âge florissant d’une société.
La tolérance définie sous ce jour doit permettre la paix, la cohabitation entre êtres-humains, l’économie des vies et le développement de l’Etat. Le prince quant à lui y trouve le pouvoir et la gloire car un peuple florissant et en bonne santé forme une société puissante sur laquelle règne il peut régner avec aise.

En parallèle de cet attrait de la tolérance se construit une définition de l’intolérance. L’intolérance est présentée de manière négative par trois approches différentes. Elle est d’abord une source de violence physique et morale qui porte atteinte à la dignité humaine. Puis elle est un comportement contraire à la parole de Dieu – pour reprendre l’exemple de Voltaire. Ce n’est pas un droit divin que chacun pourrait appliquer. Enfin l’intolérance est une absurdité temporelle, on ne peut pas condamner les choses qui étaient justes avant parce que maintenant on pense autrement. De plus, c’est une chose qui appartient au passé, elle ne doit pas empiéter sur le temps présent, un temps de raison et de philosophie qui doit éclairer l’âme et amener la paix – toujours du point de vue de Voltaire.
Toutes ces présentations de l’intolérance n’ont qu’un objectif : provoquer un renversement : les lecteurs doivent abhorrer la façon de penser par l’intolérance et aller vers la tolérance qui est présentée de manière séduisante et juste. La construction de ce parallèle incarne l’une des forces de persuasion du recueil. C’est ainsi que Voltaire compte convaincre ses lecteurs, ses trois destinataire : le peuple, le prince et le philosophe qui incarnent la société.

Quelques caractéristiques à retenir sur le traité :
Par qui ? Par Voltaire (en 1763)
Quand ? A la suite de l’affaire Calas (1761)
Qu’est ce que c’est ? Un message universel : pour le peuple, pour les princes, pour la philosophie
Pour quoi ? Tolérance : droit, paix, bonheur
Contre quoi ? Intolérance : violence, non-droit, pensée désuète

NB : Une autre lecture du Traité sur la Tolérance de Voltaire, doublé d’un parallèle avec l’Essai sur la Tolérance de Locke : ici.

A propos eleonorecotton

Eléonore Cotton est la gardienne de ce site. Le Havre de Pensée & Mots, c'est le croisement de ses études de Lettres Modernes et de ses goûts personnels en un mélange éclectique, mais représentatif de cette lectrice qui navigue sur plusieurs océans littéraires. Eternelle rêveuse, il lui arrive d'écrire de temps en temps...
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15 commentaires pour Exposé : Le message du Traité sur la Tolérance de Voltaire

  1. Etudiante dit :

    Bonjour,

    Je dois présenter une fiche de lecture sur ce livre de Voltaire et je comprends mal comment Voltaire prend la défense de Calas en parlant de la tolérance universelle. Est-ce que vous pensez que cet essai soit un plaidoyer juridique ou une opinion sur le thème de la tolérance ?

    • Votre question est intéressante. Je pense que ce traité relève d’un peu des deux éléments de votre question. Pourquoi ? « En littérature, un traité est un ouvrage à but pédagogique qui illustre d’une manière qui se veut complète et exhaustive tout sujet de connaissances. » Autrement dit, le Traité sur la Tolérance souhaite illustrer le sujet de connaissance qui n’est autre que la tolérance dans un but pédagogique, un but d’éducation. Ce n’est donc pas tant une opinion, mais une thèse développée dans le but de montrer ce qu’est la tolérance universelle aux lecteurs. L’auteur souhaite les éduquer vers la tolérance par le biais de l’écrit.
      Où se trouve l’idée de plaidoyer juridique dans cela ? Voltaire prend bien Callas comme point de départ au traité (les chapitres introductifs ne font aucun doute là-dessus, et les chapitres ultérieurs non plus – ajouts en fin d’ouvrage) Il souhaite défendre la cause de cet homme en exposant ce qu’est la tolérance, une tolérance qui aurait dû être accordée et mise en oeuvre avant que la tragédie n’ait lieue. Je pense donc que Voltaire part de Callas pour développer une thèse sur la tolérance universelle (traité destiné à tous), et cette thèse doit servir à défendre Callas puisqu’il en est le point d’impulsion. Cependant, je trouve que ce traité se veut véritablement universel. S’il est un plaidoyer en la faveur de Callas, c’est aussi un plaidoyer en la faveur de toutes les victimes anonymes passées, présentes ou futures du manque de tolérance.
      En espérant avoir pu vous aider.
      Cordialement,
      Eléonore.

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  3. mimi dit :

    bonjour eleonore de je vien de vous rajouter sur msn pour pouvoir parler du traité sur la tolerence svp je serait vraiment ravis car je pense que vous on savez pas mal merci je vous es rajouter sur l’adresse mimi…………@hotmail.fr

    • Bonjour mimi,
      Je suis d’accord pour discuter. Par contre je serais curieuse de savoir où vous avez trouvé une adresse hotmail de contact sur ce site, je n’ai pas le souvenir d’en avoir précisée une… Dites moi ce que je vous avez car je n’ai pas reçu d’invitation 🙂

  4. mimi dit :

    j’ai cliqué sur votre page et j’ai trouvé une adresse qui je pense etre la votre car elle porte votre prenom avez vous une adresse hot mail ? svp

    • Bonjour,
      Je vous ai envoyé un mail à l’adresse de contact que vous avez fourni en laissant un commentaire 🙂 Si vous l’avez bien reçu je veux bien discuter avec vous par là 🙂
      Quelle est cette page ? ^^ (Je ne me souviens pas avoir laissé sciemment mon adresse dispo alors ça m’intrigue !) Merci d’avance !
      Bonne journée.

    • A priori mon mail n’est pas arrivé puisqu’il m’a été retourné à l’instant…
      Ce serait vraiment plus simple que vous m’envoyiez un mail avec une adresse valide puisque vous semblez avoir la mienne 🙂 A supposer que vous ayez la bonne…

  5. mimi dit :

    ah cette adresse n’est plus valable désolé !
    je pourrait avoir la votre svp car je n’est pas d’adresse je
    vais emprainter l’adresse d’une amie merci

  6. mimi dit :

    bonjour eléonore
    c’est mimi mon adresse et celle que j’ai mit en laissant se commentaire L’autre n’etait pas bonne
    je suis desolé par contre celle la est bonne merci
    esque vous pouvez me rajouter svp ?

  7. mimi dit :

    vous m’avez envoyer un msg sur l’adresse julie ? Non je n’est pas recu de message ou
    D’invitation

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